Alexandre Fayeulle

Fondateur d'Advens, entreprise de cybersécurité et du projet Vulnérable

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Nous sommes tous vulnérables. Cette simple phrase pourrait résumer la pensée d’Alexandre Fayeulle. C’est d’ailleurs autour de cette conviction qu’il a fondé le projet Vulnérable, avec l’ambition de changer le regard porté sur la vulnérabilité. Il rassemble citoyens, entreprises, associations, chercheurs, médias autour de ce même sujet et avec la même volonté de faire bouger les choses.

La vulnérabilité est souvent mal perçue. Quelle est votre vision ?

C’est un constat, 84 % des gens ont une représentation négative de ce mot, et malheureusement cela a des conséquences sur la société. Notre vulnérabilité on la cache, on l’exclut. Dans les entreprises c’est vu comme un frein
à la performance, etc. Ce qui fait qu’on exclut ces personnes perçues comme vulnérables dès l’école. On est tous vulnérables, et lorsque la vulnérabilité est affectée elle peut causer des problèmes, mais elle peut être source de belles choses, c’est un puissant levier de transformation.

Qu’est-ce qui a inspiré la création du projet Vulnérable ?

Par ma propre expérience. Cela fait 30 ans que je travaille dans la vulnérabilité numérique, des risques numériques et aujourd’hui c’est la rencontre avec ma propre vulnérabilité qui a agit comme un déclic. J’ai été diagnostiqué d’un cancer il y a 6 ans, qui a pris une forme incurable il y a 3 ans. Mon premier réflexe fut de lutter, ensuite j’ai pris conscience qu’il fallait accueillir cette maladie, l’accepter. Elle m’a transformé, et m’a élevé en tant qu’individu. Les difficultés auxquelles on fait face peuvent être source de choses positives. On gagnerait à voir autrement la vulnérabilité, c’est comme ça qu’est né ce projet.

Quelles actions avez-vous déjà menées ?

Nous avons commencé avec le Vendée Globe en 2024, deux bateaux au couleur de Vulnérable, plus de 100 000 visiteurs. La deuxième initiative fut La Course des Caps à Boulogne-sur-Mer, 10 000 visiteurs au stand, 3 000 écoliers. Un vrai dispositif est en place à Boulogne-sur-Mer afin de fédérer l’ensemble des acteurs pour la mise en place d’actions concrètes sur le territoire (mixité sociale, santé mentale, pauvreté, éducation…). Nous avons aussi été partenaire du festival « Ciné à la Folie » qui a permis de libérer la parole sur le sujet de la santé mentale. Une campagne en septembre
a également été menée auprès d’entreprises. 700 dirigeants ont signé. Un guide pratique sur comment libérer le potentiel de la vulnérabilité en entreprise en est sorti ainsi qu’une exposition mêlant portraits et textes de 18 dirigeants.
Et enfin il y a mon livre qui est sorti le 2 octobre.

Que raconte votre livre ?

Il raconte tout mon parcours et mon riche apprentissage de la vulnérabilité. Comment j’ai fait de ma maladie, une force. Comment elle a développé chez moi de nouvelles ressources et comment elle fait de moi un chef d’entreprise plus « augmenté ». Comment elle transforme mon entreprise et comment selon moi elle peut transformer la société.

Retrouvez sur le site VULNERABLE.ORG de nombreuses ressources (guide pratique, actualités,
le tour du monde des vulnérables…)

Crédit photo : Géraldine Aresteanu